Entretenir un bac à compost au fond de son jardin est une idée économique et écologique. Sur le balcon d’un appartement, sur une terrasse ou dans un silo, il est possible de produire de l’engrais naturel pour donner aux plantes toutes les chances de réussir leur croissance dans les meilleures conditions. Les déchets organiques de la vie quotidienne sont ainsi recyclés et remplacent l’utilisation d’engrais chimique. Un compost mûr a une forme homogène, sans gros morceaux. La couleur doit être sombre, presque noire. Enfin, une odeur d’humus de sous-bois doit se dégager de l’ensemble. Voici toutes les questions à vous poser pour savoir si votre compost est en bonne santé.
Des conseils pour réussir un bon compostage
Composter consiste à décomposer des matières organiques à l’air libre pour obtenir un humus répondant aux besoins des végétaux du jardin. Les déchets (végétaux ou animaux) ajoutés à l’eau et à l’oxygène opèrent une transformation biologique. Composter ne s’improvise pas. Quelques grandes règles sont à respecter. Voici les principes de base pour mettre en place un compost à la maison.
Les différentes techniques de compostage
Il est tout d’abord utile de rappeler quelles sont les différentes sortes de composteurs que vous pouvez acheter ou fabriquer facilement. Vous disposez d’un espace suffisamment grand ? Optez pour un compostage en tas sur le sol. Ce dernier sera bien entendu à mélanger régulièrement et à surveiller pour prévenir l’apparition de maladies et bactéries notamment. Sinon, un bac à compost ou un silo en bois restent des options répandues. Cette technique a l’avantage de donner un compost rapidement utilisable (environ 8 mois) pour une utilisation immédiate. Pour ceux qui ne peuvent dédier qu’une petite zone au compostage, faites par exemple, l’achat d’un potager de balcon lombricomposteur sur le site de Ceercle. En effet, ce modèle permet la culture de légumes verts et d’herbes aromatiques dans un petit espace autosuffisant.
La liste des différents déchets et matières à composter
Pour bien équilibrer son compost, il est essentiel d’y jeter les déchets compostables et d’apprendre à reconnaître les produits qui ne le sont pas. Le compost idéal contient environ 60% de matière azotée et 40% de carbonée. Se compostent donc : le fumier sans paille, les épluchures de légumes en cuisine, les déchets alimentaires organiques, les coquilles d’œufs et de fruits secs, les feuilles mortes, les restes de tailles et de tontes. Il faut en revanche veiller à ne jamais ajouter de détritus non biodégradables, car ils ne se décomposent pas. C’est le cas du plastique, du verre, des gros morceaux de bois, de la litière des animaux, des couches de bébés, des restes de viandes, des épluchures d’agrumes et traitées. Ces derniers exemples doivent rejoindre le sac poubelle ou faire l’objet d’un tri.
Comment utiliser un compost dans le jardin potager ?
Avant d’aller au bout de la maturité complète du compost, vous pouvez déjà vous en servir comme un paillis pour les arbres et les arbustes fruitiers. Il faudra plusieurs mois avant d’intégrer le compost mûr à la terre végétale de votre potager. Il est important de respecter ce cycle sous peine d’abîmer les jeunes cultures. Installez de fines couches de matière décomposée pour améliorer la porosité du sol et limiter les pertes d’humidité. Point important : il ne faut pas incorporer les semis directement dans le compost car les végétaux n’apprécient pas ça.
Après ces quelques rappels sur la manière de composter vos déchets organiques, il est temps d’apprendre à repérer les petits signes prouvant que votre compost est en bonne santé ou non. Après 6 à 10 mois d’entretien, le compostage doit remplir certains critères avant d’intégrer la terre de votre jardin potager.
#1 Quel est l’aspect d’un compost mûr de qualité ?
La première chose à faire est d’observer attentivement l’aspect de votre compost. Pensez à vous rendre régulièrement au fond du jardin ou sur votre balcon pour contrôler. Le contenu composté doit être totalement homogène. Aucun reste ou gros morceau d’épluchures ne doivent être visibles. Le tas doit arborer une couleur brune, sombre voire quasiment noire. Une teinte verte rappelant celle de la pelouse signifie que le compost est encore trop immature. Pour accélérer le compostage, vous pouvez biner le tas une fois par semaine. Sinon, ajouter quelques insectes ou vers lombrics est une façon écologique de donner un coup de fouet à votre compost.
#2 Quelle est la bonne texture du mélange composté ?
Le compost doit avoir une texture proche de celle du terreau, c’est-à-dire moyennement friable et non compacte. Il ne faut plus pouvoir identifier tel ou tel déchet, tout doit être décomposé, sans morceaux apparents. Le compost ne doit être ni en excès d’humidité ni trop sec. Prenez une poignée dans une main en formant une boule que vous compresserez. Si des gouttes d’eau perlent, il va falloir ajouter de la matière sèche et cesser d’arroser. Il faut environ 60% d’humidité pour favoriser le développement des micro-organismes.
#3 Quelle est l’odeur naturelle d’un compostage riche ?
Un environnement extérieur qui sent mauvais est toujours une source de nuisance pour le voisinage, surtout en saison estivale. Pensez donc à contrôler l’odeur de votre compost, car en plus d’être dérangeant pour les habitants, il s’agit aussi d’un signe de mauvaise santé. Un excès d’eau est souvent la cause d’une odeur déplaisante. Il faut essayer d’équilibrer les déchets humides et secs. Un surplus de matière verte, riche en acides, couplée à une mauvaise aération peuvent aussi être à l’origine de ce phénomène. Pour rééquilibrer, vous pouvez ajouter des feuilles mortes, de la sciure de bois ou des morceaux de carton. Pour que le tas respire, vous pouvez créer quelques cheminées plongeant dans le compost et donnant accès à l’air libre. La bonne odeur à sentir correspond à celle des forêts en automne lorsque la pluie vient juste de passer. C’est une senteur d’humus frais, plutôt plaisante.
#4 Des vers de terre à l’intérieur du composteur : une présence importante ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la présence d’une poignée d’insectes, champignons et lombrics que l’on retrouve parfois dans le tas de compost est une bonne nouvelle. L’action de ce type de colonisateurs permet une meilleure aération et donc une dégradation des déchets plus facile. En revanche, si des moisissures se développent en quantité à cet endroit, cela peut signifier que la composition est trop sèche. Il faut alors aérer le compost en le retournant et augmenter l’apport en eau.
#5 Maintenir un bon équilibre des températures
Condition n°5, les températures justes. Le lombricompostage est aussi appelé « compostage à froid », car il n’induit aucune montée de températures. En revanche, dans un tas ou un bac de compost, l’activité microbienne génère de la chaleur. Munissez-vous d’un thermomètre à compost pour vérifier de temps en temps que les températures se situent bien dans la zone optimale pour détruire les pathogènes. Pendant les premières semaines (phase dite thermophile), il doit faire entre 55° C et 70° C. En dessous, cela peut signifier qu’il existe un problème dans votre compost. Après plusieurs semaines, le compost commence à refroidir, c’est la phase de séchage. Il ne fait plus que maximum 40 degrés au fond du compost. Pour bien utiliser le thermomètre, il suffit de l’enfoncer à environ 60 cm dans le tas.
De manière générale, il est difficilement possible d’obtenir un compost idéal sans l’entretenir du début à la fin de l’année. Un petit examen de temps en temps permet d’éviter bien des erreurs et de traiter rapidement le problème à la source. D’ailleurs, connaissez-vous les 5 problèmes les plus fréquents au compost ?