Le paillage est une pratique courante chez les agriculteurs et les pépiniéristes. Simple à mettre en place, elle a aussi l’avantage d’être écologique et économique. Pour empêcher la pousse de mauvaises herbes, pour enrichir le sol de bons nutriments et pour protéger fruits et légumes de la sécheresse, le paillage est idéal.
Même si cette opération ne requiert pas de nombreuses connaissances techniques, il est important de retenir quelques petits conseils. Voici tout ce qu’il y a à savoir pour pailler correctement son jardin potager.
Sommaire
Le paillage du sol, la technique indispensable pour protéger les plantations ?
Arbustes, jeunes plants, légumes et fleurs puisent les éléments nécessaires à leur croissance dans le sol. La plante naît, passe les saisons, meurt et entre en décomposition. En se décomposant, cette dernière se change en humus végétal, prêt à accueillir de nouvelles plantations.
Même si la terre semble s’auto-gérer au fil du temps, c’est aussi au jardinier d’en prendre soin. Le paillis protège ainsi le sol pour permettre aux plantes de s’y épanouir totalement.
Pourquoi pailler la surface du sol en toute saison ?
Le substrat observe un cycle vertueux permettant aux plantes d’assouvir leur faim et leur soif et de grandir en toute sérénité. Dans la nature, le sol n’est jamais nu. Un tas de déchets organiques le recouvrent et se changent en humus au bout d’un certain temps de décomposition.
En disposant une couche de paillis sur son terreau, le jardinier évite à ce dernier de subir les aléas climatiques et les attaques de nuisibles. Des éléments naturels sont disposés au pied des plantations, laissant tout de même passer la lumière, l’eau et l’air. Il existe de nombreux types de paillis allant du simple carton aux écorces de noix de coco.
Quel est le meilleur moment de l’année pour réaliser un paillis ?
Les périodes varient selon le type de plante à pailler. Cependant, le jardinier peut attendre le début du printemps, lorsque le substrat devient plus chaud pour disposer le paillage. En été, le paillis protégera les végétaux des coups de chaud.
En revanche, il est aussi possible de pailler en automne pour nourrir le sol avant les grands froids. Disposez la matière sur une base épaisse de 10 cm en prenant soin de retirer les dernières cultures avant.
Comment entretenir facilement le paillage ?
Le paillis s’entretient pour éviter l’apparition de maladies cryptogamiques et l’étouffement progressif du substrat. Le paillage à durée de vie courte comme la paille se mêle rapidement à l’humus et ne pose pas trop de problèmes. Les minéraux ont une longue existence et protègent les massifs de feuillus sans avoir besoin d’entretien.
En revanche, les autres paillis organiques tels que les copeaux de bois nécessitent un binage régulier en période de fortes chaleurs pour casser la croûte compacte se formant en surface.
Les nombreux avantages qu’apporte la méthode du paillage
Installer une couche de paille ou des copeaux de bois au pied d’un arbre a de nombreux avantages. Le paillage organique décomposé contribue directement à nourrir le sol et à le rendre fertile. Cette matière végétale est aussi idéale pour lutter contre les maladies et les nuisibles. Pour finir, le paillage retient l’eau en été et prévient l’apparition du gel en hiver.
Nourrir le sol d’un engrais vert riche et naturel
Pour nourrir ses plantes et son sol, le paillage est parfait ! En se décomposant, la matière végétale fournit des nutriments aux micro-organismes qui colonisent le substrat. Le paillage se change en humus qui fertilise le sol et favorise la croissance des jeunes plants. Un conseil : optez pour un paillis adapté aux problématiques de votre terreau. Par exemple, un sol trop acide peut être recouvert de paille qui est un matériau carboné.
Limiter les arrosages dès la fin du printemps
Parmi le top des astuces pour réduire l’arrosage, le paillage est sans doute l’action n°1. Cette technique permet de retenir plus longtemps l’eau de pluie et donc l’humidité dans le substrat en cas de fortes chaleurs. Grâce au paillis, l’évaporation est bien plus lente que sur un sol nu. En hiver, le paillage empêche le gel de s’installer sur les racines des plantes. Il réchauffe également le terreau et permet aux végétaux de survivre aux périodes de grands froids.
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Empêcher les mauvaises herbes et les maladies de recouvrir les plantes
Dans un carré potager, le paillage est aussi un bon moyen de lutte contre les mauvaises herbes et les maladies cryptogamiques. Les eaux de pluie qui tombent sur les parcelles peuvent transporter des champignons néfastes pour les plantations. Le paillis retient l’eau et évite aux germes de se propager sur une zone plus étendue.
Des conseils pour choisir entre les différents types de paillage
Il existe trois types de matières pour réaliser un paillage : les paillis organiques, les matériaux minéraux et les accessoires synthétiques. Par nature, les composés organiques sont parfaitement indiqués car ils se décomposent bien. Les paillis minéraux sont durables et également décoratifs. Quant aux toiles de jute et aux couvertures de paillage, elles présentent encore quelques inconvénients mais sont largement utilisées par les agriculteurs.
Les paillis organiques et bio
En se décomposant, la matière organique enrichit le sol et nourrit ainsi les plantes. Chanvre, lin, écorces, tonte de gazon ou simple paille font de très bons paillages à condition d’en connaître les propriétés :
- Les écorces : tout comme les copeaux de bois, les écorces sont écologiques (en provenance d’arbres et de branchages non traités) et esthétiques. En effet, ces matériaux peuvent apporter de la couleur aux parcelles et de la lumière selon leur disposition.
Les écorces se gorgent d’eau de pluie et retiennent ainsi mieux l’humidité en cas de période caniculaire. Il faut toutefois trouver l’essence de bois adaptée au végétal à couvrir car certaines écorces peuvent acidifier le substrat.
- Les coques de fèves de cacao : les paysagistes se plaisent à utiliser ce paillis à la fois décoratif et fertilisant. Sa décomposition est lente (environ 10 mois), ce qui est idéal. Il faut toutefois éviter de laisser les animaux de compagnie s’en approcher car les fèves sont particulièrement toxiques.
- Le compost : Saviez-vous que le compost peut aussi servir de paillage ? Utilisez du compost meuble encore immature et disposez-le en petites portions autour des plants en croissance. Directement par-dessus, vous pouvez étaler des feuilles mortes pour compléter le processus de fermentation.
- Le foin : comme la paille, le foin a l’avantage d’être aérien et de laisser passer l’eau, la lumière et l’air dans le substrat. C’est aussi l’un des matériaux les plus économiques, mais pas les moins lourds à transporter. Le foin a aussi un excellent rapport carbone/azote qui permet à la matière de bien se décomposer grâce à l’action des micro-organismes.
Les paillis minéraux
Ce paillage est plutôt indiqué pour les plantes méditerranéennes de type palmiers ou cactées qui apprécient les climats chauds. En effet, contrairement au paillis végétal, pierres et ardoises laissent moins passer l’air dans le sol. Il s’agit aussi d’un paillage apprécié pour ses qualités esthétiques. En effet, bosquets et gros pots de fleurs sont souvent composés d’un paillage minéral coloré.
Cailloux, ardoises et billes d’argiles ne sont pas biodégradables et durent donc dans le temps :
- L’ardoise : avec ses reflets bleutés, l’ardoise sublime le jardin et ses plantes rocailles. Issue d’une roche volcanique, cette pierre est riche en fer et peut donc acidifier le sol. Les bruyères et hortensias apprécient ce type de sol et l’ardoise permet en plus à leurs pieds de résister au vent. Pour finir, l’ardoise protège les plantes du gel et permet aux racines de rester bien au chaud.
- La pouzzolane : il s’agit également d’une roche volcanique de couleur pourpre. Ce matériau drainant est idéal pour les plantes en pot et il n’acidifie pas la terre. La pouzzolane est particulièrement poreuse et légère et permet ainsi au substrat de s’aérer.
- Les billes d’argile : on connaît davantage ce matériau comme l’élément drainant au fond des jardinières. Les billes d’argile sont particulièrement appréciées en agriculture biologique et permettent un bon drainage. De couleur claire et neutre, elles mettent parfaitement en valeur les potées.
Les paillis synthétiques
Ces techniques de paillage sont assez mal adaptées pour le potager. Les matériaux synthétiques ont quelques avantages néanmoins assez rapidement occultés par les inconvénients majeurs :
- La toile de paillage : en matière plastique ou biodégradable, elle est particulièrement résistante aux variations climatiques. Sa principale action ? bloquer les mauvaises herbes d’un massif, d’un talus arboré ou d’une élégante rocaille décorative. Ces toiles sont perméables et laissent donc passer l’air et l’eau. Bien posées, ces dernières peuvent durer plus de 15 ans.
En revanche, la terre se voit rapidement privée d’éléments nutritifs, car les matière organiques telles que les feuilles mortes ne peuvent plus se décomposer. Les toiles biodégradables sont plus respectueuses de l’environnement et aussi plus esthétiques.
- La bâche d’ensilage : cet outil s’adresse davantage aux agriculteurs et aux professionnels des jardins. Utilisée pour protéger les fourrages et cultures des fermes, la bâche d’ensilage peut aussi servir à couvrir les parcelles potagères.
Son but ? réchauffer le sol en hiver et prévenir l’apparition de mauvaises herbes. En revanche, cette dernière est imperméable et empêche la lumière et l’eau de pénétrer la terre. Il faut donc éviter d’utiliser ce matériau trop longtemps.
Dans la nature, le sol n’est jamais à découvert. Feuilles mortes, humus, déchets verts et micro-organismes vivants ou non protègent ainsi les végétaux des attaques extérieures. Dans le jardin potager, le paillage reproduit simplement cet environnement idéal.
Conserver la fraîcheur souterraine en été, prévenir le désherbage et l’invasion d’insectes nuisibles ou encore participer à la fertilité du sol sont autant de missions auxquelles répond la méthode du paillage.